Depuis une rencontre fortuite en juin 2017 à la Coopérative Musée Franco Cérès, Artistes Actuels suit les activités de Ghislaine Verdier.
Elle crée sa société en octobre 2013 et inaugure en mai 2014 sa première exposition : “Suivez mon regard” avec 30 talents féminins de l’expressionnisme, de l’art singulier et de l’artisanat d’art.
Galeriste nomade et éditrice, la fondatrice de L’Oeil de la Femme à Barbe est résolument une activatrice d’art avec à son actif l’organisation de plusieurs dizaines d’expositions et événements (performances, visites de lieux…), ainsi que l’édition de 23 ouvrages consacrés à des artistes actuels tels que Sophie Sainrapt, Rebecca Campeau, Bernard Briantais, …
Depuis, elle poursuit son histoire de pionnière avec une énergie espiègle et facétieuse dans le monde de l’art.
Qui est-elle vraiment ? D’où lui vient son énergie d’activatrice d’art militante ?
Histoire singulière d’une activatrice d’art féministe
Ghislaine fait son entrée dans la vie un 1er avril, jour de blague, à la maternité Les Bluets, premier établissement en France à inaugurer les méthodes dites de l’”accouchement sans douleur”.
L’activatrice d’art mène une enfance heureuse à Joinville-le-Pont dans une fratrie de quatre qui vit avec un goût affirmé pour la sobriété : pas de gaspillage, pas de gâchis, tout peut servir, on peut toujours faire du neuf avec du vieux. On bricole, on coud, on milite…
Avec ses parents militants communistes, Ghislaine connaît les réunions de la Cellule locale à la maison et les Fêtes de l’Humanité.
Certes, pas vraiment d’art à la maison, mais des repères solides qui ancrent ses choix esthétiques : quelques masques, une grande table de salle à manger au design contemporain, de la récupération d’objets, du bricolage et de la couture.
Pas de faux-semblants que du solide, et de quoi se forger un esprit critique affirmé !
Pour son côté humour, Ghislaine tient de son grand-père amateur inconditionnel de l’Almanach Vermot avec une blague par jour. Aujourd’hui avec Ghislaine, les bons mots, la malice, l’espièglerie, parfois la gouaille, c’est à tout moment !
Un œil affectueux pour les hors-normes et les déclassés
” J’aime les montres ! “
A l’âge de 16 ans, Ghislaine est émue et profondément marquée par le film Freaks (La monstrueuse parade) réalisé par Tod Browning en 1932 avec des personnes hors-normes du cirque Barnum.
Aujourd’hui, pour les arts plastiques, elle aime trouver des signatures libres et spontanées, des œuvres empreintes de rudesse qui « rabotent » l’œil.
L’Œil de la Femme à Barbe se méfie des créations trop lisses, propres et léchées : De son point de vue, elles cacheraient un manque d’assurance ou un manque de discours.
Parmi l’hyper multitude d’œuvres qui circulent et se créent, Ghislaine Verdier sélectionne celles qui lui semble se rapprocher le plus de la sincérité.
Si chacun subit toujours une quelconque influence de son milieu, et si aucun artiste ne naît spontanément tout fait hors de toute influence, l’important pour L’Œil de la Femme à Barbe est de toujours trouver la patte, la personnalité singulière et unique de son auteur.e.
Pourquoi l’œil de la femme à barbe ?
Le nom de sa société a émergé de ses songes nocturnes bercés d’insolite et de féminisme.
La visite d’un local caverneux dans le Marais à Paris l’avait charmée par son côté antre de sorcière où créer des potions dans le chaudron. Elle y avait deviné aussi un ventre, autre lieu de création, comme celui d’une ogresse. Mais « le ventre de l’ogresse » aurait été un nom trop effrayant…
Par ailleurs, les performances du collectif féministe « La Barbe » dans Paris ont réveillé chez Ghislaine l’image de la femme à barbe de « La monstrueuse parade »…
Et au petit matin, le ventre s’est transformé en œil et l’ogresse en femme à barbe !
Dans sa collection personnelle, les portraits de femmes à barbe ont une place importante…
Un esprit vif et libre aux choix esthétiques affirmés
Aujourd’hui et comme au premier jour, L’œil de le Femme à Barbe se démarque par son indépendance, son féminisme, ses choix intuitifs d’œuvres et d’artistes.
La sincérité soutend tous ses nombreux projets.
La rédaction
Plaisir et émotion des découvertes artistiques