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Pascale Marchesini-Arnal, sculptrice de fer et de papier

Déjà 30 ans de sculpture : une belle tranche de vie ! Pascale Marchesini-Arnal a démarré par la terre puis a glissé vers le plâtre et matériau composite pour finalement imposer son matériau papier sur fil de fer ou fer à béton selon la taille de ses pièces.

Avant d’opter pour la création artistique, elle a eu un parcours bien rempli : Ses études de Lettres modernes ont forgé sa pensée et culture générale. Ses années à l’étranger (Angleterre, Allemagne et Maroc) ont développé son empathie et sa compréhension de l’humain. Son travail en entreprise a stimulé ses qualités d’ordre, de méthode et de communication. Au quotidien, elle réinvestit ces acquis dans sa vie et sa création artistique.

Sculpter en autonomie et dans l’intimité pour trouver l’état de grâce

Pendant 5 années, Pascale s’initie en atelier à la matière et au volume. Elle y apprend à s’abandonner et à lâcher ce qu’elle a à dire, c’est-à-dire à ne pas juger ce qu’elle est en train de faire, à se laisser aller sur des chemins inhabituels.

un atelier lumineux où ses sculptures entrent en résonance avec les tableaux d'amis artistes : Véronique Pastor, Markus Nine, Isabelle Vialle et SylC

Janus pour révélateur assourdissant

Un jour dans l’intimité de son domicile, elle se lance dans la création d’un autoportrait sous la forme d’un Janus*. Ainsi, d’un côté, le modelage de Pascale la représente un œil vide, et de l’autre elle esquisse le regard de son père dont la barbe se fond avec ses propres cheveux.

[ * Traditionnellement ce dieu romain est bifrons : il est représenté avec un visage tourné vers le passé, un visage tourné vers l’avenir.] 

Il suffit parfois de faire le tour des gens pour les comprendre 

Lors de l’exposition de cette pièce au public, submergée par l’émotion, Pascale perd l’audition pendant la durée du vernissage.  Après cet événement, elle décide de quitter l’atelier et de poursuivre la sculpture sur un autre mode en totale autonomie.

Trouver sa patte de sculpteur et affirmer le matériau papier

Le travail de l’artiste s’est peu à peu dégagé de la terre, du plâtre et de la filasse pour consacrer le papier comme matériau de prédilection sur fil de fer ou fer à béton.

D’abord, elle s’amuse à faire semblant, à faire comme le bronze ou l’acier avec ses hommes araignées de papier patiné.

Puis elle travaille le thème de la déchirure du corps, du vieillissement humain avec des patines couleur sienne, ocre rouge à base de café.

Vieux bottins, journaux, papier de soie de récupération s’imposent définitivement. Pour certaines pièces elle fait réaliser des tirages en bronze.

 

Derrière le sourire de l’artiste, l’inquiétude pour notre humanité

Dans son atelier, divers univers artistiques communiquent : l’espace baigne de lumière et met en relief ses œuvres et celles d’amis artistes. La note expressionniste y domine.

 Si l’artiste est rieuse, son regard réaliste sur le monde est sombre. Sur le thème de la transhumance, avec « D’étranges cavaliers » à « Où va le monde », elle donne naissance à des créatures fantastiques filiformes : torsions de fer, morceaux de crâne animal ou petites vertèbres, trous et boules de gestation nous évoquent un passé ou un futur lointain. Mais plutôt que de se laisser ronger par l’inquiétude, la sculptrice s’investit dans le rêve.

Dans leur barque transpercée ou à pied, ses humains cheminent : si l’on est optimiste, ils vont à la plage… ou alors ils sont en quête d’une eau saine devenue rare….

La rédaction

La rédaction

Plaisir et émotion des découvertes artistiques

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