Notre première rencontre date d’août 2021 au festival d’art actuel de Dives-sur-Mer et nous nous sommes retrouvées par hasard au Salon d’automne 2024 à Paris. En effet, Pascale Roux y exposait un tableau remarquable avec le groupe Mythes et Singularité mené par Patricia Berquin. L’occasion de nouer des relations artistiques.
Célébration de la vie et de la nature en douceur et luxuriance
Le tableau présenté par Pascale Roux au Salon d’Automne, intitulé Le Jardin d’Amour, est d’une composition riche et onirique très dense.
Il regorge de détails invitant à s’y plonger et à explorer chaque recoin. Sa composition mêle des formes végétales, florales et organiques avec des traits humains.
La Nature et l’Humain y sont en symbiose. De cette profusion, une force vitale et fertile en épanouissement vibre. Le visage humain intégré dans cette profusion de détails est certes un point focal mais il invite l’œil à se promener librement dans l’ensemble de la toile.
Beaucoup d’œuvres de Pascale Roux abordent le thème de la nature qui mérite que l’humain la traite avec respect et douceur, qu’il la laisse développer sa luxuriance sans trop intervenir. A l’occasion de notre conversation au Potager du Roi de Versailles, Pascale nous livre son goût des jardins.
Pascale Roux, plasticienne et illustratrice
Fille du sud, elle grandit avec deux frères, aux côtés de parents peintres du dimanche qui s’étaient rencontrés en peignant le même paysage provençal. Après deux années aux Beaux-arts à Avignon, elle part étudier aux Arts décoratifs à Nice, la Villa Arson. Depuis elle dessine, peint et brode.
Elle utilise l’encre épaisse sur du carton doux et onctueux, ce qui autorise la ligne fluide et continue.
Pour la littérature enfantine, elle est illustratrice et parfois autrice-illustratrice. Comme dans son travail de peinture ou de broderie, elle s’intéresse aux croyances populaires. Aux éditions Grandir à Nîmes ou L’Initiale à Marseille, elle a publié « L’ogresse aux longues oreilles », histoire issue d’un conte de Sibérie, « Le jade des Maori » … et mis en images des contes australiens, bretons…
Avec la Compagnie théâtrale « Après la pluie », elle intervient dans des ateliers auprès des enfants à l’hôpital de la Timone à Marseille.
Broderie : l’art des femmes ou art féministe ?
La broderie, artisanat féminin et domestique ancien (et souvent unique source d’évasion dans des sociétés qui enfermaient les femmes) devient de nos jours un moyen d’expression féministe.
Des artistes actuelles réinvestissent le dessin au fil et à l’aiguille. Ainsi, Pascale brode-t-elle pour raconter l’Histoire de femmes remarquables telles que ces jeunes filles romaines forcées au mariage qui ont résisté. Leurs souffrances les ont érigé au rang de Saintes (Lucie, Agathe, Eulalie…). Ce statut de sainteté leur permet de rester vivantes et de nous déclarer : Je suis là, j’ai vaincu !
Quand elle brode, Pascale a l’impression de dessiner, lorsqu’elle dessine elle retrouve les sensations de la broderie. Dans ses dessins, elle utilise beaucoup de motifs de type point de chaînette, et elle mêle l’encre à ses travaux de broderie.
Pascale Roux se retrouve pleinement dans la famille des artistes singuliers dont elle partage la générosité, la sincérité et de la liberté.
La rédaction
Plaisir et émotion des découvertes artistiques