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Lydie Arickx dans son atelier

Fin d’année 2020, nous recevons un sms de Lydie Arickx avec laquelle nous n’avions cessé d’échanger depuis l’exposition “Tant qu’il y aura des ogres” au château de Biron.

« Nous avons passé l’été sur le projet de Chambord et aurions aimé avoir votre regard sur ce tout dernier travail. Pensez-vous qu’une visite d’atelier serait envisageable ? Nous en serions ravis. Lydie.»

Une visite extraordinaire de l’atelier de Lydie Arickx

Craignant un nouveau confinement, nous décidons de lui rendre visite sans tarder. Être accueillis par cette immense artiste est un honneur qui ne se refuse pas !

Elle habite dans une maison lumineuse dans le sud-ouest de la France auprès d’un grand étang peuplé de hérons, de grues et même de cigognes. La maison est peuplée par ses créations ainsi que par celles de quelques artistes qu’elle affectionne, dont Jean Rustin dès l’entrée. Mais c’est la visite de son immense atelier qui nous a époustouflée.

Un atelier à la démesure de l'œuvre de Lydie Arickx

Il s’agit de l’ancien entrepôt de l’entreprise de maçonnerie de son père. Sous une hauteur d’au moins 6 mètres, l’artiste y entrepose des milliers d’œuvres qui témoignent de l’incroyable créativité de Lydie Arickx.

Nous cheminons d’abord à l’extérieur de l’atelier où se trouvent des dizaines d’œuvres monumentales avant de pénétrer à l’intérieur. Nous connaissions sa puissance créative mais découvrir son travail “in situ” nous permet de comprendre que Lydie travaille en équipe avec son conjoint Alex et son fils César et que tous les trois sont constamment dans l’expérimentation.

En effet, découvrir les créations de Lydie Arickx, c’est ressentir la constante prise de risque qui est la sienne tant en matière de créativité que de matières et de techniques. Ecouter les explications passionnantes sur l’histoire de telle ou telle œuvre nous donne parfois l’impression de nous trouver au sein d’un bureau de recherche et développement !  

Lydie Arickx aime la vie, pas une vie de confort mais une vie de travail, de création et d’expérimentation.  

 

” On flirte avec tous les impossibles. C’est comme une corrida. Tu rentres dans l’arène et tu ne sais jamais si tu vas en sortir vivant “ 

 Interview par Yves Kneusé, in “Lydie Arickx, Oublier qu’on peint” éd. Gourcuff Gradenigo, 2016

Pour créer, Lydie Arickx prend tous les risques

Un exemple frappant de cette prise de risque se trouve dans les nombreuses tentatives pour créer le “Planetum” destiné à être présenté au Château de Chambord dans l’exposition “Arborescences” à partir du 30 mai 2021.

Il s’agit d’une sphère dont s’échappe une multitude de corps humains enchevêtrés dont certains semblent se débattre et crier. Cette œuvre magistrale est présentée sous sa forme de cire. Cette matière contribue grâce à sa texture et sa couleur à donner le sentiment d’une masse de chair qui lutte pour la vie contre la mort. C’est terrifiant.

Le “Planetum” est un défi artistique mais également technique. En effet, le trio a investigué plusieurs solutions avant de trouver la bonne. Malgré les échecs, ils n’ont jamais lâché et ont réussi finalement à trouver la solution qui rend cette œuvre possible en l’engobant dans une résine transparente. Lors de notre visite, le “Planetum” est encore présenté nu. Nous sommes vraiment impressionnés.

Planetum, cire. Photo d'Alex Bianchi

crédit photos du Planetum : Alex Bianchi

Yannick Mercoyrol, directeur de la programmation du château de Chambord, explique cet aspect du travail de Lydie Arickx. Il a rédigé un chapitre “l’ABC d’Arickx” pour le livre Arborescences édité à l’occasion de l’exposition de Chambord du 30 mai au 17 octobre 2021. A la lettre I : 

” … une inventivité fantastique, aussi bien dans le choix des matériaux, des médias, des dispositifs, des dimensions”  

Yannick Mercoroyl, “ABC d’Arickx” dans Arborescences, éditions In Fine, Paris 2021

La rédaction

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