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Vanessa Hié, illustratrice de l’imaginaire

Illustrer serait-il un art mineur ?

Dans la bouche de certains artistes et de certains galeristes, renvoyer un travail plastique à de l’illustration est une façon de le disqualifier. Dans le monde de l’art, il n’y aurait alors pas de place pour les illustrations !

Pourtant illustration n’est pas un gros mot. En matière de création d’images, pourquoi mettre une frontière entre art majeur et art mineur ? 

On crée des images pour s’exprimer, pour faire passer un message, une émotion. La qualité du créateur d’images réside dans sa capacité à produire des images singulières, personnelles dont la signature, le style sont identifiables dans la masse des images. Ce créateur sera alors reconnu comme Artiste.

photographie de l'illustratrice Vanessa Hié dans son atelier à sa table de travail
Vanessa Hié dans son atelier

Dialogues avec des auteurs ou création spontanée sans préméditation

A sa sortie d’école, Olivier De Serres, Vanessa propose aux éditions Casterman des images de chiens créées pour elles-mêmes sans préoccupation illustrative par rapport à un texte. La personnalité du style Vanessa Hié décide l’éditeur d’appairer ses images avec un texte en attente d’illustration. Depuis, Vanessa Hié travaille avec plusieurs éditeurs, à raison de deux albums par an en moyenne.

Si les éditeurs ont la main pour créer des rencontres auteurs-illustrateurs, un auteur peut aller à la rencontre d’un illustrateur dont le travail l’inspire, et vice-versa. L’illustrateur n’est pas qu’un faire valoir d’un texte, certains auteurs écrivent même pour des illustrateurs. Les salons du livre sont leurs lieux privilégiés de rencontres.

A côté de son travail pour le monde de l’édition, Vanessa ne cesse de faire et de créer des images sans but illustratif précis. Elle crée juste par besoin de créer, avec spontanéité, sans préméditation.

ouvrages jeunesse illustrés par Vanessa HIé

Technique de Vanessa Hié : Papiers peints, découpage, encollage

Le goût du faire anime Vanessa Hié qui a une admiration pour le geste artisanal des céramistes, des ébénistes, des couturières.iers…  

Comme tout artiste, Vanessa maîtrise une technique. Elle crée des papiers peints en impression monotype à partir de motifs en relief préalablement élaborés de sa main. Avec cette matière, elle découpe, assemble et colle des scènes alliant le végétal, l’animal et l’humain avec des créatures hybrides richement costumées. Elles ne provoquent pas de joie mièvre, mais juste une esquisse de sourire face à l’inattendu des situations et des attitudes protocolaires de personnages richement costumés. Les harmonies de couleurs avec des détails sophistiqués caractérisent ses tableaux. 

Son goût pour la mise en scène se déploie aussi dans ses dioramas.

Vanessa Hié fait partie des illustrateurs de talent, reconnus dans le monde de l’édition et au-delà.

 Le terme « illustration » vient du latin « illustrator », celui qui donne de l’éclat, et de « lustrare », éclairer. Tout un art !

Les illustrateurs, c’est-à-dire des créateurs dont l’objectif est d’éclairer un texte, sont de véritables artistes reconnus pour leur trait et création personnelle. Et de grands artistes ne rechignent pas à donner de l’éclat à un texte. Les répertorier serait trop long, Artistes Actuels souhaite ici souligner quelques exemples imminents : 

  • Sonia Delaunay collabore avec Blaise Cendrars en 1913 et illustre « La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France » aux éditions des Hommes nouveaux
  • Marc Chagall en 1926-27 illustre les Fables de La Fontaine
  • Pour les éditions Seghers en 1953 Fernand Léger illustre le poème Liberté de Paul Eluard.
  • Max Ernst publie un roman-collage « Une semaine de bonté ou les sept éléments capitaux », 119 exemplaires sont publiés.
  • En 1963, Andy Warhol publie un livre pour enfants qu’il illustre : « Autobiographie d’un serpent ».
  • En 1970, David Hockney illustre les contres des frères Grimm.
  • Les éditions Actes Sud Juniors publient en 2012 l’œuvre de Charles Perrault « Le Petit Chaperon rouge » illustré par Lydie Arickx.

Les estampes japonaises à l’origine étaient des publications commerciales sur mauvais papier, des feuilles illustrées jetables. Et pourtant !

[… à suivre …]

La rédaction

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Plaisir et émotion des découvertes artistiques