BOHIN appartient à l’histoire industrielle de la Normandie. Créée en 1833 par la famille Bohin qui présidera à son développement pendant cinq générations, la manufacture a été actrice de la révolution industrielle en France. Depuis 2014, elle joue aussi un rôle d’activatrice d’art, grâce à ses expositions d’art textile contemporain, dans le cadre de son parcours de visite. Rencontre avec Audrey Régnier, DG de BOHIN France.
Destinée d’une fabrique : de la révolution industrielle à la révolution évènementielle
A ses débuts, BOHIN est un fabriquant artisanal. Sous le Second Empire, la révolution industrielle mène l’entreprise sur la voie de la production en grande série d’épingles et d’aiguilles. Avec le développement du prêt à porter à partir des années 50, la manufacture décline. En 1997, son directeur commercial rachète l’entreprise alors en liquidation judiciaire et la remet à flots. Au tournant des années 2010, il comprend que l’ouverture au public et le développement de l’image d’entreprise sont une des clés du rayonnement et de son avenir. Pour mettre en place le « parcours de visite », il recrute une chargée de projet : Audrey Régnier arrive alors en septembre 2011 et l’implante avec succès. En 2013, avec son mari, elle acquiert l’entreprise.
Depuis, BOHIN a revivifié son image de marque : fleuron industriel au savoir-faire unique (l’un des 5 derniers fabricants d’aiguilles dans le monde) au service de la création textile qu’elle soit artisanale, utilitaire, de loisirs créatifs ou artistique.
Mercerie, art textile et tourisme industriel : un cocktail coloré et savoureux pour réveiller la belle endormie
Reprendre une entreprise est une aventure financière, managériale, commerciale et humaine. Il faut être sur tous les fronts sans perdre de vue l’image de marque. Venant de l’événementiel, Audrey Régnier a su allier qualité industrielle et événements culturels.
La scénographie est un élément déterminant de la cohérence du parcours de visite de l’usine et du musée.
L’Exposition « Trait portraits » en 2016 a lancé l’engagement de BOHIN en faveur de l’art actuel : Des dizaines d’artistes ont répondu à l’appel de s’approprier le portrait de Benjamin Bohin, fondateur de la manufacture.
Désormais chaque année, plusieurs expositions temporaires ont lieu dans ses locaux. La dernière en date est celle de Rebecca Campeau du 20 août au 1er novembre 2024 avec ses « captifs épinglés ».
"Sans aiguilles, nous serions tous tout nus" : de l’Elysée à l’expérience de la visite nudiste
En Janvier 2020, BOHIN est sélectionnée pour l’exposition du « Fabriqué France » à l’Elysée, Audrey interpelle le Président de la République, sachet d’aiguilles en main : « Sans aiguilles, nous serions tous tout nus » . La boutade a fait son chemin : été 2024 en collaboration avec la Fédération française de naturisme, une visite naturiste du site est organisée.
Devant le succès, une nouvelle édition est réclamée : si vous le souhaitez, programmez votre visite ici
La rédaction
Plaisir et émotion des découvertes artistiques