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Sergio Palazon, former les corps

L’univers artistique du dessinateur et peintre espagnol, Sergio Palazon, est remarquable dans le monde de l’art actuel. Il dessine et peint des corps dans l’effort, à la limite de la rupture. Pour tenter de mieux le saisir, nous l’avons interviewé dans son atelier à Barcelone.

Parcours autodidacte sous influences populaires et classiques

Femme mince et blonde, acrylique sur papier de Sergio Palazon
Femme mince et blonde, acrylique sur papier 70 x 54 cm

Sergio Palazon a constaté que les études d’art ne permettent pas d’apprendre à travailler « en artiste ». A 18 ans, il arrête ses études et décroche un emploi dans un laboratoire photo industriel. Il y passe ses journées sans voir la lumière du jour. Après deux ans de travail acharné en développement photo, il sait ce qu’il veut faire : dessiner et peindre !

Sergio devient alors illustrateur pour la presse, la bande dessinée, la publicité ou pour des marques de vêtements. Il y a dix ans, il décide de ne plus se consacrer qu’au dessin et à la peinture.

De l’illustration et de la BD, il a gardé une grande spontanéité dans ses créations. « Les BD qui ont compté pour moi sont Tarzan, Tintin, Moebius, Bilal ou Sergio Toppi. »

Sergio Palazon est également très inspiré par les grands maîtres de la peinture classique. 

J’ai beaucoup d’admiration pour Velasquez ainsi que pour les peintres Flamands. Comme dans la peinture des classiques, il y a toujours une composition dans mon travail.

Spontanéité du dessin mais introspection de la peinture

L’artiste a réalisé une série de portraits sombres :  » Lorsque je peints des portraits, j’essaie d’être très respectueux de la personne « 

Dans sa série de peintures sur les buildings, ses perspectives plongeantes évoquent la chute ou la mise en abîme.

Avec le dessin, je suis dans l’instinct, la spontanéité mais aussi la caricature et l’humour.

La peinture est un véritable travail d’introspection. Elle combine le volume, les couleurs, l’expression. Parfois, avec le poids de la peinture à l’huile, c’est presque comme si je faisais une sculpture.

Le mouvement des corps

Pour rendre le mouvement des corps, Sergio Palazon joue toujours avec notre œil. Ainsi, les points de vue sont en surplomb. De même, la perspective bien que respectée, est violemment augmentée. Un genou crève la toile, un boxeur tombe KO tout disloqué, un chien tourne sur lui-même.

 A chaque fois, l’effet est saisissant jusqu’à parfois mettre mal à l’aise le spectateur.

Parce que reproduire les corps en mouvement semble être une obsession chez Sergio Palazon, l’artiste s’est naturellement intéressé aux sportifs et tout particulièrement à la boxe et au cyclisme.  

Le cyclisme et la boxe sont deux sports solitaires et c’est ça qui me plait. Affronter les difficultés, seul. J’ai une certaine mélancolie du cyclisme d’autrefois et je trouve le cyclisme actuel moins esthétique car trop technologique.

La boxe, le cyclisme, mais également la danse, la pétanque… permettent à Sergio Palazon de toujours mettre en scène les corps à la limite de la rupture.

 

La rédaction

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Plaisir et émotion des découvertes artistiques