Le peintre Vadim Korniloff se définit parfois comme un artiste « mécontemporain ». Est-il l’antithèse de l’artiste contemporain ? Toujours élégant, prêt pour une soirée « gentry », il ne manie pas les concepts ni ne pratique le détournement artistique. Il propose une peinture figurative colorée, soit pour illustrer poésies ou romans, soit pour porter un regard oblique et distancié sur le monde qui l’entoure. Il aime aussi écrire, de brèves chroniques tragi-comiques comme des textes plus réfléchis.
A l’ombre des livres, le chaos de la vie lui ouvre les portes
« Je m’ennuyais à l’école »
Le ton qu’il emploie pour évoquer ce constat est lourd et désabusé. Alors, il la quitte dès la fin de la scolarité obligatoire et entre dans la vie active. Grand lecteur de littérature, après quelques années de vie en entreprise, comme d’autres feraient des voyages initiatiques, il est mature pour entrer en peinture.
De tempérament joyeux et sociable, les circonstances lui sourient : ses rencontres le mènent à Beyrouth en 2007 où il expose à la galerie Pièce unique, puis à New-York et à Paris. Étonné par son succès à l’international, l’artiste garde la tête froide. Il poursuit son travail et investit la scène locale de Metz où il réside alors. Le succès régional sera aussi au rendez-vous, notamment grâce à l’éditeur de presse et de livres Aziz Mebarki (Courrier Messin, L’Estrade, Memento Mori) qui lui apporte un soutien précieux.
Fin 2024, en rejoignant la ville de Nice, l’air de rien, il commence à peindre des scènes d’extérieur alors qu’il était jusqu’à présent adepte des scènes d’intérieur. Mais son style à la fois naïf et surréaliste à la palette de couleurs vives demeure ainsi que l’atmosphère onirique et ludique de ses toiles.
Avec ironie et poésie, Vadim Korniloff écrit et peint des chroniques contemporaines
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L’œuvre de Vadim Korniloff relève de la joyeuse ironie, du cynisme parfois mais toujours lucide, de la poésie et du rêve éveillé. Lorsqu’il illustre de la littérature, poésie ou roman, Vadim défie les lois de la gravité et crée des images surréalistes empreintes d’innocence et de spontanéité.
« Notre monde postmoderne roule aujourd’hui à toute allure, entrainé par le carburant inépuisable de son arrogance, et c’est dans un vacarme jubilatoire et une euphorie collective que nous devons encourager cette parade victorieuse. »
Dans sa bande dessinée « Une journée chez Oblomov », il met en images le roman Oblomov de l’écrivain russe Ivan Gontcharov et nous livre un aspect de sa mélancolie : l’ancien monde n’était pas pire que celui que nous dessinons actuellement ou que celui qui se profile.
Libre de toutes règles académiques, il exprime avec spontanéité ses émotions et ne s’attarde pas sur ses œuvres. Il poursuit avec passion son processus créatif pour nous émouvoir ou nous faire rire.
Peintre littéraire, Vadim Korniloff aime écrire, pas seulement de courtes chroniques ironiques, mais aussi des textes plus savants. Pour le numéro 2 de la Revue Antigone de juin 2024, il a rédigé un article fourni : « L’œuvre d’art ? Valeur authentique ou authentique croyance ? ». Il a également préfacé l’édition 2024 du roman « A l’ouest le vent tourne » de l’auteur russe Julian Semenov, dans sa nouvelle traduction aux éditons du Canoë (groupe Flammarion).
Artistes Actuels aura la joie de présenter son travail lors de l’exposition « Fantaisies de Printemps« du 20 au 30 mars 2025 à Paris en compagnie des artistes Saré, Rachel Levy, Rebecca Campeau, René Apallec et Vanessa Hié.
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La rédaction
Plaisir et émotion des découvertes artistiques