Le parcours artistique de la photographe Rachel Levy a germé outre-Atlantique où elle se forme et mène d’abord une carrière de photographe pour la mode, la publicité et la presse magazine.
Après une première bouture dans une petite galerie parisienne, c’est l’éclosion du succès de ses portraits de fleurs fanées à Londres. Depuis, Rachel Levy capte la beauté du végétal dans tous ses états, de la graine au compost.
Germination transatlantique d’une artiste
En 1974, Rachel Levy a 17 ans. Elle part étudier en Californie aux États-Unis. Inscrite au San Francisco Art Institute, elle se destine alors à la peinture. Parmi ses options, elle “prend” photographie pour compléter son emploi du temps. Au bout d’un an, son choix pour la photo devient une évidence. Après son diplôme, elle travaille ensuite à New York comme photographe de mode, puis pour de grands labos photos.
A son retour en France en 1984, Rachel Levy travaille comme photographe indépendante pour de grands titres de la presse magazine.
L’œil juste de la photographe
Comme certains musiciens ont l’oreille absolue, Rachel a l’œil absolu pour la couleur : elle voit les couleurs justes et détecte avec précision les pourcentages des couleurs primaires sur les tirages photos.
Parallèlement elle développe une création artistique liée à sa passion florale : des portraits de fleurs, sobres et élégants, avec une mise en scène minimaliste. Dans les années 2000, l’arrivée des banques d’images numériques bousculent le métier de photographe et d’iconographe. Rachel se tourne alors définitivement vers la photographie d’art.
Éclosion et épanouissement d’une photographe portraitiste du vivant
Rachel Levy capte la beauté du vivant dans tous ses états : de la graine au compost, avec des portraits de fleurs fanées, des portraits botaniques, des herbiers et récemment avec des focus sur des corps végétaux simples.
Elle éclaire la réflexion sur la beauté qui est à la fois un mystère universel et le résultat d’une subjectivité culturelle.
” La puissance picturale est silencieuse ”
Selon le philosophe Martin Heidegger « la beauté est un mode d’éclosion de la vérité » car « lorsque la vérité se met en œuvre, la beauté apparaît » (Martin Heidegger, dans « Les chemins qui ne mènent nulle part » publié en 1949)
Ainsi, la photographie de Rachel Levy révèle et fait éclore la vérité de la beauté. La vie et ses intempéries se chargent de poser ses marques sur les êtres vivants. Ces marques dévoilent la vérité de leur histoire et témoignent de leur être profond.
Quelles sont les influences de Rachel Levy ?
Planches botaniques à la Carl Linneaus
Tout d’abord, Rachel Levy évoque Carl Linneaus [1707-1778], naturaliste suédois inventeur de la taxonomie du vivant (nomenclature et système de nommage binominal).
Les photographies de Rachel sont comme des planches botaniques du jardin de Kew Garden en banlieue londonienne, mais des planches décalées avec des fleurs en fin de parcours.
Scènes de jardin spontané et luxuriant à la Lucian Freud
Dans des mises en scène minimalistes, Rachel Levy réalise des portraits de végétaux sobres et élégants pour montrer la beauté de la nature : graine, germination, éclosion, floraison, épanouissement et maturité des végétaux.
Son travail évolue en permanence. Elle a présenté successivement des séries thématiques singulières : Fleurs fanées 2007-2013 ; séries botaniques 2013-2016 Végétaux et insectes 2016-2017 ; Fertile en 2018 ; Herbier en noir et blanc 2020-2021 et Corps simples depuis 2021.
Aujourd’hui, les photographies florales de Rachel Levy sont présentes dans de nombreuses collections à travers le monde. Elle expose en solo régulièrement, comme en 2017 au Jardin des Tuileries, en 2019 au Château de La Roche Guyon avec « Fertile », en Juin 22 à Montrouge et en Octobre-Novembre 2022 à Rouen.
Artistes Actuels a présenté son travail à Paris Espace Cinko du 25 mars au 1er avril 2023, en compagnie de six autres artistes talentueux.
La rédaction
Plaisir et émotion des découvertes artistiques