Les créations de David Mansot captent un instant de vie faite de liberté, d’autonomie et de sieste chaude en suspension. Ses cabanes dégagent une émotion qui nous vient en partie de nos souvenirs inconscients et collectifs liés à Noé, à Robinson, au Capitaine Nemo, au « Château dans le ciel » de Miyazaki, ou à « Pointe Courte » d’Agnès Varda.
L’artiste est un artisan inspiré
“J’étais artisan, j’ai dû devenir artiste avec l’inspiration”
Walter Gropius (fondateur et 1er directeur du Bauhaus)
David Mansot explique sa vocation en reprenant la formulation de Walter Gropius qui disait également que « Le but de toute activité plastique est la construction ». Effectivement, depuis 2020 David Mansot est devenu artiste cabaniste à temps plein, soutenu et encouragé par son entourage.
Après une formation d’ébéniste, David Mansot a fait des études d’art appliqué pour devenir ensuite architecte d’intérieur. Travailler pour que les gens vivent mieux à l’intérieur des habitations et des bureaux lui a toujours été important… mais il lui manquait la poésie et c’est en la recherchant que l’artisan est devenu artiste.
David Mansot se rêve en Geppetto
C’est à 13 ans qu’il reçoit sa première scie-sauteuse. Avec un grand-père charron et un père menuisier, enfant, il fabriquait ses jouets. Adulte, il a continué pour ses filleuls et pour ses enfants en parallèle de son activité d’architecte d’intérieur.
David Mansot construit ses cabanes en se racontant des histoires et chaque histoire dessine naturellement une cabane. Tout commence par une esquisse comme l’architecte, qu’il était jadis, commençait par des plans.Il réalise ses dessins d’esquisse au feutre à l’encre de Chine et parfois à l’aquarelle.
Ses cabanes s’inspirent de ses voyages ou des films qu’il a aimé, d’histoires de personnes rencontrées et beaucoup des cueillettes qu’il fait dans la nature.
Des cabanes vertigineuses suspendues dans le temps pour rêveurs épris de liberté
La notion d’habiter est l’obsession de David Mansot et son cahier des charges tient en deux mots « simple et confortable » ! Il y prévoit ainsi toujours des sièges confortables.
La liberté de Robinson Crusoë et du Capitaine Nemo
Dans son processus créatif, David Mansot pense à tout ce qui est nécessaire pour rester autonome dans ses cabanes : Il les équipe de moulins à eau ou de systèmes éoliens pour produire de l’électricité.
Accrochées à une falaise, on ne craint pas, tel Noé, le risque de la montée des eaux ou le renversement. Par le hublot en dessous, on peut même se retrouver dans l’eau et regarder les poissons !
Grâce à des filets, carrelets ou cannes à pêche, les cabanes assurent l’autonomie alimentaire à ses habitants. Bref, avec David Mansot, quand on est là-haut, on n’a plus envie de redescendre.
Des cabanes vertigineuses proches de l’univers du cinéaste Miyazaki
Mais comment fait-on pour y accéder et pour en partir ?
Échelles et pontons sont là pour accoster sans abimer la coque d’un bateau ou la carlingue d’un avion. On peut même y approcher en dirigeable !
En travaillant, David Mansot écoute souvent les musiques des films de Miyazaki des studios Gibli : rêve-t-il d’habiter « Un Château dans le ciel » ou dans « Le Château ambulant » ? de voyager avec Chihiro vers « Les Contes de Terre Mer » ?…
Quand on est là-haut, on n’a plus envie de redescendre. Son « Hôtel des bains » est un lieu où l’on vient se poser, lire, dormir, se baigner, méditer. L’intérieur est aménagé avec subtilité, les bains sont à l’intérieur, ce n’est pas dans une station thermale.
Mais où sont les habitants ?
Sont-ils partis se baigner ou en train de faire la sieste ?
Dans l’univers de David Mansot, un instant de vie semble figé, il fait chaud, on est bien à l’ombre derrière les murs. Aucun habitant n’est visible, sauf sur sa création n°100 avec avion habité. Les postes de contrôle tels que vigie, phare ou fauteuil de proue sont tous désertés.
Ici, on vit en liberté, pas besoin de surveiller en permanence, c’est juste au cas où on devrait manœuvrer lors d’un déplacement éventuel !
Le luxe des cabanes
David Mansot joue d’un paradoxe architectural : les motifs architecturaux, les arêtes de faitage, les verrières, les serres de ses cabanes… sont habituellement visibles dans les châteaux ou les grosses maisons bourgeoises. Ces éléments architecturaux inattendus nous transportent instantanément dans un imaginaire de contes et de légendes où les habitats les plus modestes sont luxueux. Ils nous plongent dans les Hampton ou les décors de cinéma à la Wes Anderson.
Les dernières créations de David Mansot ont un air maritime. Le film d’Agnès Varda « Pointe Courte », tourné en 1954 dans le village de pêcheurs de Pointe Courte près de Sète, l’a ému. Cette émotion a influencé ses nouvelles créations.
David Mansot est un artiste rare
“Mes cabanes ont toutes le prix de la séparation. En dessous de ce prix elles restent à la maison car j’ai toujours beaucoup de mal à m’en séparer”
“Ma véritable motivation à tout ça, c’est mon moment de plénitude, disponible et présent à ma table de travail devant mes cabanes et mes outils, avec ma musique et la vie autour”
Les créations de David Mansot rencontrent un engouement croissant tout autour du globe car tous les femmes et les hommes rêvent un jour d’habiter une cabane.
A l’automne 2023, il est ainsi invité à participer à l’exposition “Small is beautiful” en Australie puis dans plusieurs pays d’Asie.
La rédaction
Plaisir et émotion des découvertes artistiques