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Ambiance carnavalesque avec le peintre Joël Crespin

En lisière de forêt, Joël Crespin crée dans son atelier ou en extérieur, cuisine, jardine et élève des hérissons.

Son univers ludique et carnavalesque est immédiatement reconnaissable : Figures expressionnistes, jeux d’ombres et de vibrations créés par la matière épaisse formant des bas-reliefs, couleurs juxtaposées de façon volontairement dissonante, grands regards ouverts en tension, contours noirs épais pour donner un caractère totémique aux figures.

Comment Joël Crespin passe de la régularité des chiffres à l’énergie exubérante de la matière

Comme il est un bon élève en maths, l’institution scolaire l’oriente vers la comptabilité. Le métier de comptable lui ouvre une voie professionnelle cadrée et stable autorisant le temps partiel et la possibilité de faire une place à la peinture.

Deux fois candidat aux Beaux-Arts du Mans avec un mauvais dossier plein de tâches de doigts, il est recalé. Cet échec sera son succès ou sa clé vers la liberté d’expérimenter une écriture personnelle.

Sept années dans une troupe de théâtre lui apprennent à aller à l’essentiel dans l’expression, à chercher l’émotion.

Ses débuts en peinture sont expressionnistes et même néo-impressionnistes. Puis, il rencontre un fabricant de colle qui lui ouvre des perspectives nouvelles : le collage, l’imbibition, le gondolage à répétition, la préparation de mixtures pour créer des supports en relief, des surfaces suggestives.

Joël Crespin jongle entre peinture et sculpture

Sous des abords calmes et sérieux, Joël Crespin joue, mime et s’amuse.

Il a longtemps peint sur du bois, mais lorsque que Cérès Franco souligne que ses travaux sont trop lourds à transporter, il passe aux toiles.

La colle, les tissus, les couleurs primaires à l’huile et à l’acrylique comme les craies grasses construisent ses sculptures murales ou peintures en relief. Il fabrique ses mélanges personnels pâteux notamment avec de la cire d’abeille.

C’est bancal, c’est dissymétrique, ça ondule. L’artiste incruste des myriades de points ou de traits pour établir des séries et des règles pour mieux les transgresser au fil de la réalisation.

Rencontre déterminante avec le critique d'art Francis Parent

Sa rencontre avec le critique d’art international Francis Parent est un sketch comme seul Joël Crespin peut les vivre : Un tableau peint à l’huile encore frais, un emplacement étroit passant, un élégant et fier critique d’art qui s’y frotte.

Alors, Joël nettoie à la térébenthine le vêtement mondain et y glisse sa carte. L’incident aurait pu lui être fatal, mais la qualité de ses travaux intéresse le célèbre critique d’art pas rancunier. Il s’en suivra une belle amitié et des expositions à succès dont « Figurations de fin de millénaire » à l’espace Belleville en 1992 au côté de Basquiat, Robert Combas, Hervé Di Rosa, Jeff Koons, Miss Tic…

A deux reprises en 2016 et en 2018, il s’est rendu en Chine avec la Biennale Hors normes de Lyon. Deux occasions mémorables d’exposer, de vendre des toiles, de rencontrer des artistes chinois hors-normes

Sur petits ou sur grands formats, en France ou à l’étranger, Joël Crespin joue avec la matière et la lumière. Comme le jazzman Archie Shepp, il joue dans les limites de « l’harmonie et la contre-harmonie ».

Le chemin vers les autres et les activités artistiques collectives de Joël Crespin

Fédérer et rassembler des artistes hors-normes

Chaque année en octobre, Joël Crespin, chef de file d’un magnifique groupe, participe au salon Comparaisons au Grand-Palais à Paris.

Le salon Comparaisons a été fondé en 1955 par Lilas Bug et par Andrée Bordeaux-Le Pecq pour contrebalancer l’art officiel et présenter la rencontre et la comparaison entre les tendances de l’art actuel. Les artistes figuratifs et abstraits internationaux y sont répartis en 38 groupes avec pour devise : « Enrichissons-nous de nos différences mutuelles. » (Paul Valéry)

Depuis 2013, Joël Crespin fédère le groupe « Expression hors normes » qui regroupe 18 artistes qui ont en commun la sincérité et l’authenticité : expressionnistes, obsessionnels, mystiques et politiques, ils produisent de l’émotion.

Diffuser l'art hors-normes et conserver ses traces

Dans une veine comparable, Joël Crespin préside la Biennale 109, manifestation créée en 1982 qui présente les œuvres de 80 peintres et sculpteurs, artistes consacrés et émergents actuels. Association loi 1901, sa vocation est de favoriser la communication et la découverte des talents, la confrontation d’œuvres d’artistes, confirmés ou non, qui tous ont une vision figurative du monde. Les dernières éditions se sont tenues au Design Bastille Center à Paris XIe.

Depuis peu, Joël s’investit dans une nouvelle initiative en faveur de l’art hors-normes avec la Maison Marguerites à Tusson en Charente. Il a pour mission de constituer le fonds de ce musée consacré aux Arts singuliers pluriels. Vecteur de diffusion auprès des publics et de soutien aux artistes hors-normes : restauration d’œuvres, édition d’ouvrages, mise en place d’ateliers, commandes et résidences d’artistes.

Outre l’émotion, son expérience théâtrale lui a certainement transmis l’esprit de troupe : Joël Crespin rassemble, met en scène, orchestre ses pairs dans la joie et la bonne humeur. Et sachez-le, il cuisine très bien !

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La rédaction

Plaisir et émotion des découvertes artistiques

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