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Les artistes embarquent pour l’espace : de Robillard à INVADER

Les étoiles et les astres font rêver ou inquiètent l’humanité. Les artistes singuliers se sont emparés du thème du voyage dans l’espace. ArtistesActuels ouvre son téléscope pour suivre leurs voyages intergalactiques.

André Robillard, l’artiste incontesté de l’espace

L’artiste brut français André Robillard, découvert par Jean Dubuffet et soutenu par Michel Nedjar, a deux domaines de prédilection : les fusils et l’espace. Ses « machins d’art » comme les nomme l’artiste, sont réalisés à partir de matériaux de récupération comme des boîtes de conserve, câbles, fils, clous, ampoules, éléments de plomberie, tuyaux divers ou autres pièces détachées.

Il les assemble avec du scotch et dessine dessus au feutre. André Robillard est, à plus de 90 ans, une véritable star de l’art brut. Les plus grands lieux de l’Art singulier l’ont exposé. Ainsi, La Collection de l’Art Brut à Lausanne l’a intégré dans son exposition « véhicules » en 2013-2014. De même, La Coopérative Cérès Franco lui a fait une place particulière en 2019 dans une très belle exposition « Les Croqueurs d’Etoiles ».    

Photos légendées avec les paroles d’André Robillard extraites de “André Robillard. La fleur au fusil. Entretiens avec Françoise Monnin”. Edition La Bibliothèque des Arts

Des engins spatiaux et tout le système solaire (ou presque)

Si les engins soviétiques ont beaucoup inspiré l’artiste brut André Robillard comme le satellite Spoutnik ou la station spatiale Mir, il s’est également intéressé aux engins martiens, OVNI et autres soucoupes volantes. Il a aussi fabriqué de nombreux engins spatiaux américains comme la fusée Apollo 11.

André Robillard a réalisé la plupart des planètes du système solaire, évidemment Saturne mais également Neptune, Jupiter et toutes les autres. Certaines sont spéciales, la terre évidemment, la Lune (oui ce n’est pas une planète !) avec ses cratères et sans oublier Mars, la planète rouge avec les missions américaines et les martiens. D’autres astres, comme le soleil ou la comète « All Bopp » (Hale-Bopp de son nom scientifique), ont aussi été réalisés par l’artiste.

En 2012, André Robillard a également créé un étonnant système solaire avec planètes, satellites et fusées.

Sans oublier les aventuriers de l’espace

André Robillard a également ramené de ses voyages artistiques des «roches lunaires». L’artiste brut a réalisé plusieurs personnages de l’espace comme Neil Armstrong ou Laïka, le premier chien de l’espace. Il a aussi fabriqué une étonnante combinaison d’astronaute de la NASA (avec casque et bottes) qu’il a lui-même revêtue. Pour voyager sur ses OVNI ou pour séjourner directement sur ses planètes Mars, l’artiste a réalisé plusieurs martiens, verts comme il se doit.

L'artiste André Robillard avec un tee-shirt spatial et casquette de la NASA devant sa soucoupe volante
"J’ai pris mes jumelles et j’ai regardé les cratères, si il y avait quelque chose dedans, si c’était habité"

Dominique Lemoine, artiste singulier aux mille véhicules

Enfant, Dominique Lemoine découvre le dessin animé « Les Fous du volant » avec Satanas et son chien Diabolo et de multiples véhicules fantastiques. En 2016, après avoir découvert le fabuleux catalogue « Véhicules » du musée d’Art Brut de Lausanne, il se met à dessiner des machines extraordinaires qui roulent, flottent ou volent.

Enseignant en école primaire, il avoue une admiration pour certains dessins d’enfants.

Dessiner pour le plaisir, collectionner d’autres artistes

Dominique Lemoine vend ses dessins sur Ebay ou directement sur Facebook. Son but est ainsi de financer sa collection d’artistes qu’il aime. Il a aujourd’hui une collection de 200 dessins environs de Pierre Albasser, Claudine Goux, Gérard Sendrey…  

Sur Facebook, on découvre très régulièrement d’étonnantes nouveautés surprenantes d’inventivité, camions, voitures, véhicules outils, véhicules homme, véhicules femme, engins volants. Certaines de ces réalisations sont même allées dans l’Espace ou ont roulé sur d’autres planètes !

Un monde extraordinaire à découvrir !

Invader, de son vrai nom Frank Slama, est un street-artiste et mosaïste français. Depuis 1996, il installe la série de Space Invaders sur les murs de grandes métropoles internationales. Ces mosaïques pixelisées sont réalisées le plus souvent sans accord préalable, constituant ainsi ce qu’il appelle « L’invasion ». A janvier 2021, 3 962 Space Invaders ont déjà envahi l’espace de soixante-dix-neuf villes de la planète Terre.

Si le street-artiste a représenté plusieurs personnages réels (Serge Gainsbourg, Karl Lagerfeld, Woody Allen…) ou fictifs (Spiderman, Dr House, Panthère Rose…), il a aussi  réalisé des Space invaders représentant de petits virus mutants d’origine extra-terrestre et issus de l’univers des premiers jeux vidéo.

John Byam : vers les étoiles avec des sculptures bois

John Byam est un artiste américain (1929-2013) qui a exercé plusieurs emplois dont celui de fossoyeur dans un cimetière. Même s’il a dessiné sur papier, il a surtout réalisé des sculptures sur bois. En cela, il s’inscrit dans la tradition américaine de la sculpture rurale sur bois. Cependant, il utilise de la sciure mélangée à de la colle pour finaliser ses sculptures leur donnant ainsi une apparence floue et incertaine.

Par ailleurs, il a réalisé de nombreuses figurines (personnages, animaux…) ou objets du quotidien (appareils photos, chaises, fauteuils, maisons…). L’artiste s’est aussi beaucoup intéressé aux véhicules et notamment aux engins spatiaux.

Erich Zablatnik : Artiste futuriste de l’Espace aux univers austères

Erich Zablatnik est un artiste Autrichien (1942-1995) qui fut mineur en Allemagne puis cuisinier-rotisseur. En 1989, à la suite du décès accidentel de sa femme et de son fils, il tente de mettre fin à ses jours en percutant un mur en voiture. Gravement blessé, il a ensuite vécu dans un foyer Caritas.

Cette même année 1989 qu’il commence à créer des compositions sur carton avec feutres, peinture acrylique ou gouache et qui représentent ses rêves futuristes où on voit essentiellement des engins spatiaux. Ces fusées et autres navettes spatiales, sont réalisées en couleurs dans des univers graphiques hyper-structurés et souvent austères.

Karl Hans Janke : Art intergalactique pour propager la paix

Cet artiste Allemand de l’ex RDA (1909-1988) a été interné à l’hôpital psychiatrique de Hubertis Wermsdorf, ville qui lui consacre aujourd’hui un musée. Ses œuvres sont également présentées dans les collections de plusieurs musées d’Art Brut à commencer par la Collection de l’art brut à Lausanne.

Adolescent, Karl Hans Janke suit une scolarité dans un collège technique où il développera une capacité étonnante à réaliser des dessins techniques et à maîtriser la perspective.

Interné en hôpital psychiatrique à partir des années 50, il a produit plus de 4 500 dessins représentant des inventions technologiques volantes.

Ses dessins de vaisseaux spatiaux, fusées et autres réacteurs ressemblent aux plans techniques de véritables machines spatiales. Celles-ci sont complétées de notes techniques très détaillées et hyper-réalistes avec dates et mesures. Un certain nombre de ces maquettes sont “Germania Fabrikat” selon l’artiste. L’objectif de Karl Hans Janke, avec ces engins permettant de voyager dans le cosmos, était de « propager la paix » au bénéfice de l’humanité.    

Robert Saint-Rose : L'énergie poétique pour mode de propulsion

Dans les années 70, Robert Saint-Rose, poète martiniquais, travaille au projet d’aller dans l’espace à l’aide d’une fusée de sa construction propulsée par « l’énergie poétique ». En cela, il s’inspire des mots d’Aimé Césaire :  “Se mettre debout, s’élancer vers le ciel”.

Son objectif est artistique mais également politique. En effet, en faisant que le premier Français à aller dans l’espace soit un Antillais, Robert Saint-Rose souhaite redonner sa fierté à un peuple confronté à de graves problèmes identitaires et économiques.

Robert Saint-Rose était surnomé Zetwal (Z’étoiles). Le lieu du départ de sa fusée était Volga plage. C’était en 1974 à La Martinique.

A l’été 2021, le photographe et maquettiste belge Philippe de Gobert a rendu hommage à Zetwal en présentant une maquette de sa fusée au MUMA (Musée d’art moderne André Malraux) du Havre. 

La rédaction

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Cet article a 3 commentaires

  1. Albasser

    Bravo à Dominique Lemoine qui se retrouve en bonne compagnie avec des spécialistes hautement ( !! ) qualifiés

    1. La rédaction

      merci à vous ! j’ai d’ailleurs découvert en discutant avec Dominique Lemoine qu’il collectionnait du Albasser !

    2. La rédaction

      merci à vous Geha ! en effet 🙂 en plus, Dominique a décidé de faire plus de fusées depuis l’article !

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